Depuis plusieurs semaines, la restauration du Cesta est devenue un sujet de tension majeur. Entre tracts accusateurs, déclarations approximatives et contre-vérités répétées, le débat s’est progressivement éloigné de la réalité des faits.
La CFE-CGC SICTAM choisit, elle, de revenir au concret, aux chiffres, aux documents officiels et à l’expérience quotidienne des salariés.
Car derrière les polémiques, une question centrale demeure :
comment en est-on arrivé à une telle dérive du coût des repas, et pourquoi certains préfèrent-ils détourner le regard ?
Un constat incontestable : l’explosion du coût des repas
Les données transmises au CLAS parlent d’elles-mêmes.
En 2021, un plateau moyen coûtait 20 points (14 points pour le plat et 3 points pour chaque accompagnement).
En 2025, ce même plateau atteint désormais 28 à 30 points, et cela avec des portions parfois dérisoires, comme une entrecôte à 24 points pour seulement 100 g.
Conséquence directe :
- Catégorie A : +63 %
- Catégorie B : +48 %
- Catégorie C : +40 %
- Catégorie D : +36 %
Dans le même temps, la participation employeur n’a augmenté que de 18 %.
Le résultat est simple : les salariés paient aujourd’hui bien plus que le minimum URSSAF autorisé (2,73 €), jusqu’à 5,85 € selon les catégories.
La CFE-CGC SICTAM a été la seule organisation à analyser ces chiffres, les vérifier et les présenter au CLAS.
Le mythe du « danger pour votre plateau »
Certains tracts ont tenté de faire croire qu’un vote défavorable au mandat de gestion aurait mis en péril la restauration, voire menacé la continuité du service.
La CFE-CGC SICTAM le répète : c’est faux.
Rien n’obligeait à changer de prestataire.
Les salariés de la restauration sont protégés par la loi, quel que soit l’exploitant.
Les entreprises de restauration savent parfaitement travailler avec des élus du personnel.
Et surtout : aucune rupture de service n’était possible.
Ce discours alarmiste n’avait qu’un but : détourner l’attention des véritables dérives de gestion.
Ce qui met réellement la restauration en danger
Contrairement à ce qui a été affirmé, ce ne sont pas les élus qui fragilisent le système, mais les dysfonctionnements répétés et ignorés depuis des mois :
- Prix décidés sans concertation.
- Disparition rapide des plats les moins chers.
- Files d’attente interminables au self.
- Absence prolongée d’affichage réglementaire.
- Incapacité à corriger ces problèmes malgré de nombreuses alertes.
La CFE-CGC SICTAM rappelle que se taire et valider tout sans discuter n’est pas un acte de responsabilité : c’est une démission.
Travailler les chiffres plutôt que les attaques personnelles
Alors que certains se sont contentés de slogans ou d’accusations gratuites, la CFE-CGC SICTAM a travaillé :
analyse financière, calculs de subvention, étude des points, vérification des données URSSAF.
Les résultats sont clairs :
pour revenir à des repas raisonnables autour de 20 points, la subvention employeur devrait passer de 0,07 € par point à 0,135 €.
Aucun autre syndicat n’a contesté ces chiffres.
Aucun autre n’en a fourni.
Les accusations lancées contre la CFE-CGC SICTAM ne reposent donc sur aucun fait.
Quand certaines prises de position rejoignent trop facilement celles de la direction
Depuis plusieurs mois, un phénomène préoccupant s’observe au sein de la commission :
- votes systématiquement calés sur la direction,
- langage identique à celui de l’employeur,
- attaques contre ceux qui demandent plus de transparence,
- refus de porter les alertes sur les grammages ou les prix,
- critiques virulentes envers les élus qui contestent la version officielle.
La CFE-CGC SICTAM ne désigne personne, mais constate une réalité :
quand un discours reprend point par point celui de l’employeur, il ne s’agit plus de défense des salariés.
Un vote responsable, pas un blocage
La CFE-CGC SICTAM l’affirme :
nous n’avons bloqué aucun marché,
nous n’avons mis personne en difficulté,
nous n’avons créé aucune menace sur le service.
Nous avons simplement refusé de donner un blanc-seing à la direction sans garanties, sans période de transition, sans transparence.
Refuser un mandat mal préparé, ce n’est pas bloquer.
C’est protéger les salariés.
Une démission qui révèle un mal profond
Face à une commission réduite à une simple chambre d’enregistrement, la présidente — élue CFE-CGC SICTAM — a choisi de démissionner de son rôle, tout en restant membre.
Ce geste n’est pas une fuite :
c’est un signal fort.
Un refus de cautionner un simulacre de concertation.
Un combat qui continue, dans l’intérêt exclusif des salariés
La CFE-CGC SICTAM poursuivra son action pour :
- retrouver des repas abordables,
- obtenir une transparence totale,
- faire respecter les salariés du Cesta,
- et garantir une équité réelle entre les centres, alors qu’il est aujourd’hui moins cher de manger au Ripault et à Valduc qu’au Cesta.
Nous continuerons à dire ce que d’autres taisent.
Nous continuerons à produire des chiffres quand d’autres produisent des accusations.
Nous continuerons à défendre les salariés — uniquement les salariés.
Regardez les faits, pas les slogans
Ce ne sont pas les tracts qui augmentent les prix.
Ce ne sont pas les élus qui engorgent le self.
Ce ne sont pas les abstentions qui réduisent les grammages.
Ce sont les décisions de gestion.
Et celles et ceux qui les soutiennent sans les questionner.
La CFE-CGC SICTAM, elle, continuera à questionner.
À analyser.
À défendre.
